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850 LES LITTÉRATURES DE L'INDE

jadis. On s'en es1 aperçu déjà par l'exemple de Vikramâditya Un siècle après son ère,e1 sur l'autre versanl de l'ère chrétienne (78 aprèsJ . < '■). s'oui re l'ère çaka, la plus usitée dans l'Inde, qui date de la naissance du roi d< v s Çakas (Saces ou Indo-Scj thés) Çâlivâhana. Comme Vikramâditya passa pour le grand champion de l'indépendance de la Péninsule contre les envahisseurs étrangers, on ne put moins faire que de voir dans ce* deux grands souverains les représentants symboliques et mythiques des longues rivalités qui divisèrent ces races ennemies. et de les rapprocher par un tour de force chronolo- gique aussi hardi que celui qui transporta Charle- magne huis les murs de Jérusalem. Dans le Vîra- caritra « Aventures du Héros », composé par un nommé Ananta à une date inconnue, la guerre se perpétue entre les descendants des deux princes, au milieu desquels s'introduit un tiers légendaire, le brahmane Çûdraka : nous le retrouverons comme dramaturge, sans d'ailleurs pouvoir davantage, à cet autre titre, garantir son existence; quoi qu'il en soit, l'affaire se termine par la victoire du roi de Mâlava, et le Çaka se voit obligé d'abandonner sa capitale Pratisthâna, située au confluent du Gange et de la Yamunâ, Nul doute qu'il n'y ait à toutes ces relations un substratum historique, mais de quelle épaisseur? plutôt mince, si nous en croyons l'auteur lui-même, qui revendique expressément le douteux mérite d'avoir imité le Râmâyana.

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