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Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/278

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US LES LITTÉRATURES DE L'INDE

émailler leurs historiettes pour réveiller l'attention de l'auditeur. Leurs contes populaires plus récents Eburmillenl de ces devinettes parfois très puériles, amusantes pourtant. « C'est un arbre fort touffu, et Il n'a pas d'ombrage. » Réponse: t< Eh! non, il n'en a pas, son ombre est au dessous de lui 1 ! »

Ton- ces recueils de contes se tiennent de fort près, et il serait oiseux d'y trop insister; tous sont de date inconnue, mais plutôt récente, postérieure à notre XI e siècle ; tous enfin ont eu la fortune de se survivre dans la plupart des dialectes modernes, en persan, en arabe, et d'arriver, par ces intermé- diaires, épars et altérés, jusque dans l'Occident lointain. La Çukasaptati « les 70 Contes du Per- roquet » introduit dans cette littérature assez simple un élément nouveau, que nous retrouverons en abondance dans le roman : la préciosité. « Il s'inclina profondément devant elle » s'y dit « sa tête se comporta en abeille à l'égard des lotus de ses pieds », et « elle fit de sa parole une danseuse sur la scène de sa langue » y signifie « elle se mit à parler ». Le cadre général est de l'espèce déjà dé- crite : une femme veut aller à un rendez-vous d'amour, et chaque jour son perroquet lui dit qu'elle s'en doit abstenir, à moins d'avoir autant d'adresse, de sang-froid, de ruse, qu'un tel ou une telle ; elle désire apprendre l'histoire de ces gens-là ; le per-

1. Voir ce qui a été dit plus haut, p. 7-10, de la vogue et de l'importance des énigmes dès l'époque du Véda.

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