87Î LES II II lit Ail RES l>K L'INDE
celui (|iii le mieux ;i su en animer ses contes à dormir debout .
Son stj le esl à l'avenanl de ses histoires : en même temps que se boursouflait à plaisir le simple folk- lore des anciensâges, la langue s'épuisail en pro- cédés nouveaux pour en épouser les informes con- tours. (( Le fleuve d< i lumière s'est desséché, ne laissanl dans son lit vide qu'une vase de noirceur », cela signifie que la nuit est venue. « La raison de la déraison que vous faites à ma raison offusques! fort ma raison que ce n'est pas sans raison... » cette période, qui ravissait le brave chevalier de la Manche, eût fait pâlir Dandin de jalousie ; carie vocabulaire sanscrit ne la lui eut pas permise. Mais il lui en permet bien d'autres de même force, et, à la faveur de l'élasticité de la syntaxe, sa prose s'agrémente d'allitérations et d'assonances dont ses lecteurs ont dû raffoler. Sa joie, par exemple, est d'écrire mrdubhâçit&yk tayà oaswmatyâ matyâ ca /.v///taya « par l'affable et intelligente Vasumati », ou tayôv atha rathatfwra^a-, alors que l'ordre régu- lier exigerait tayâ mrdubhâsitayâ matyâ ca kali- tayà vasumatyâ, et atha tayô ratha-. Mais le fin du fin, c'est le tour de force phonétique de l'avant- dernier récit : l'infant qui le raconte est blessé à la lèvre, — n'en prenez souci, c'est une douce bles- sure, — et en conséquence il ne saurait articuler de labiales ; ci, neuf pages petit texte, où ne se ren- contre ni p ni 6, ni o ni m, consonnes pourtant fort
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