Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/335

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LE MONOLOGUE ET LA FARCE :il!>

r spétant les questions ou les réponses qu'un person ■ in\ isible est censé lui faire. < îertaines pièces sonl t.. m entières construites sur ce modèle, t. comme notre monologue, elles inclinenl à la charge, sans exclure pour cela les élans de poésie élevée. Tel esl le curieux Vasantat'daka « Grain de beauté du printemps ». de Varada, où, du lever du soleil à celui de la lune un flâneur très sensible aux charmes de la nature el du beau sexe, bal le pavé, 3 fait mainte rencontre désagréable, indiffé- rente ou galante (surtout!), et traduil ses impressions en un langage familier sans trivialité et distingué sans trop d'apprêt. Mais évidemment ces menues choses ne valent guère que par le ton dont elles sont dites et la mimique qui les accompagne.

La farce, qui l'ait partie intégrante de presque tous les drames, même les plus sérieux, peut aussi composer à elle seule tout un spectacle; mais alors elle revêt un caractère grossier et licencieux qui la rend à peine digne de figurer dans une histoire lit téraire. L'Inde a raffolé de récits picaresques : le roman de Dandin les multiplie à plaisir, etlasara- bande un peu conventionnelle des moines bons vivants n'est pas plus choquante, somme toute, dans les nouvelles orientales que dans nos fabliaux narquois; seulement, la gaudriole qui se conte du bout des lèvres, en souriant et gazant, risque de devenir à la scène une arlequinade ou plate ou répugnante.

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