Aller au contenu

Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

frapper le chantre ton ami ? dis-la moi, ô infaillible et tout puissant, et puisse mon hommage conjurer ton courroux ! — Délie les méfaits de nos pères, délie ceux que nous-mêmes avons commis ; comme un voleur de bétail, ô roi, comme an veau de son entrave, délie Vasistha. — Ce ne fut pas notre vouloir, ô Varuna : ce fut illusion perverse, l’ivresse, la fureur, le jeu de dés, l’inadvertance ; le sommeil même triomphe de notre faiblesse en nous ôtant la conscience du péché qu’il provoque… (VII, 86.)


Le culte de Varuna a dû se confiner de bonne heure à certains clans d’une religiosité supérieure ; autrement, l’on ne comprendrait pas que le monothéisme des âges suivants ne se fût pas incarné dans cette noble et grande figure. L’Atharva Véda, lui aussi (IV, 16), a su trouver des accents bibliques pour la célébrer.


Le sublime souverain des dieux voit de loin comme de près : celui qui croit marchera la dérobée, ils le connaissent ; ils savent tout. — Qui ne bouge pas, qui marche et qui court, celui qui va en tapinois et celui qui se rue, ce que deux hommes se chuchotent assis à l’écart. le roi Varuna le sait, lui troisième. — Et la terre que voici appartient au roi Varuna, et ce ciel là-haut aux lointaines limites : et les deux océans sont les cavités de son ventre, et il se cache dans cette goutte d’eau. — Et celui qui passerait de l’autre côté du ciel, il n’échapperait point an roi Varuna ; les espions célestes parcourent son empire ; ils ont mille yeux et voient à travers la terre. Il voit tout, le roi Varuna, ce qui est entre ciel et terre et ce qui est par delà : il a