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Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/54

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et divers autres, dont un rituel de magie (Sâmavidhâna). Le Yajur Véda est à lui-même son propre Brâhmana ; car dans l’une de ses recensions, celle qui est dite « la noire », les stances et le texte explicatif s’entrelacent pêle-mêle ; mais de « la blanche) on a extrait à part un traité considérable d’étendue et d’importance, « les Cent Voies » ou le Çatapatha.

Les Brâhmanas sont des traités techniques de théologie, destinés à faire comprendre à chacun des célébrants du grand culte, selon son office, le sens intime des vers qu’il récite, des mélodies qu’il chante, des manipulations qui lui incombent p. 18). Ces détails matériels, ils ne les exposent point ; ils les supposent connus, comme ils l’étaient en effet de tout prêtre digne de ce nom : ils se bornent à en dégager l’esprit, à grand renfort de commentaires verbeux, de jeux de mots étymologiques et de subtilités qui confinent à l’extravagance. Aussi nous seraient-ils inintelligibles, si eux-mêmes n’avaient été abondamment commentés et n’étaient complétés par les Sûtras dont il va être question.

Au Brâhmana s’annexe d’habitude un Âranyaka ou « livre de la forêt », c’est-à-dire « qu’il faut étudier et méditer dans la solitude ». Ces deux genres d’ouvrages, au surplus, ne diffèrent point, à une nuance près d’ésotérisme mystique plus marquée dans le second.

Ce caractère s’exagère, et le mysticisme tourne