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DISKOLPA-DISRÉVELLA

2 Diskolpa, vb., s’amuser. Empr. fr. altéré [se] découpler[1].

Diskouéza, vb., montrer : préf. dis- et mbr. goez « vue »[2].

Diskuḷa, vb., dénoncer : soit a faire sortir de l’ombre »[3], préf. 1 di- devant une base * skà-lï « ombre » (vir. scâil, gael. sgàil, vbr. esceilenn « voile ») dér. delà même rac. que skeùd. — Conj. Ern.

Disléber, adj., défiguré, vil : préf. dis- devant un dér. brittonique *lip-ero- < celt. *liq-ero-, contenant la rac. LIQ, « corps, forme », la même que dans hévélep. V. ce mot.

Dislévi (gen), vb., bâiller, cymr. dylyfu gèn id. : exactement « écarter les mâchoires », rac. SLIB « glisser ». Cf. libonik[4].

Dismaṅta, dismaṅtra, vb., détruire : contamination de l’empr. fr. démonter et du vb. br. maṅtra. V. ce mot.

Dismégaṅs, s. f., injure, corn. dismigo « se méfier », cymr. dir-myg-u « mépriser » et cf. myg « honoré », vir. di-mic-in, « mépris, déshonneur », — Étym. inc.[5]

Disnévella, vb., contrefaire : cf. denoéza et danéoella.

Dispacha, vb., gratter, remuer, etc. : exactement « tirailler en tous sens [comme] avec un croc ». V. sous dis- et bac h.

Dispar, adj., impair, sans égal. V. sous dis- et par.

Dispenna, vb., déchirer : préf. dis- et béna couper », contaminé de l’empr. bas-lat. dis-pannāre (de pannnas « lambeau d’étoffe »), ou bien plutôt de l’empr. fr. ancien despenner, qui est le même mot et a donné le moderne dépenaillé.

Dispiḷ, dans la locution a zispiḷ « suspendu » : préf. dis- et mbr. bilh « billot ». Empr. fr. bille « bois d’attache »[6].

Dispiñ, s. m., dépense. Empr. bas-lat. dispendium.

Displég, s. m., parole facile, éloquence : exactement « déploiement », cf. displéga « déplier » et ag. to display. V. sous plék.

Disrévella, vb., divulguer : cf. danéoella, dasréoella, etc., et joindre l’influence possible du sens du quasi-homophone fr. réoéler.

  1. Faire cent folies comme les chiens qu’on découple.
  2. V. sous ac’houez. Le préf. seul est différent.
  3. Donc sans aucun rapport avec skula.
  4. Mais en breton l’étymologie populaire a évidemment traduit « ouvrir la bouche d’une lieue de large ». V. sous léo.
  5. Est-il permis de rapprocher lat. mic-are, « scintiller, briller » (d’où « se distinguer »), qui est, lui aussi, un mot tout à fait isolé ?
  6. Cf. bili et distribiḷ, et ne pas confondre avec pill.