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HER-HESP


1 Her, s. m., héritier. V. sous 2 aer.

2 Her, adj., hardi, insolent, mbr. hear, cymr. hydr, vbr. hitr, vir. sethar « fort » : d’un celt. *set-ro-, qui n’a nulle part d’équivalent certain (vsl. chot-èti « vouloir » peut à peine s’y rattacher).

Herberc’h, s. f., hospitalité, abri. Empr. fr. ancien herberge (lui-même empr. germ.),d’où fr. héberger et auberge.

Héré, s. m., octobre, mbr. miz hezreff, corn. mis hedra, cymr. mis hydref, exactement « mois [de fin] de l’automne » ? : le nom de l’automne serait dér. de hezr = hydr (sous 2 her), comme qui dirait « la saison puissante de la fécondité », ainsi qu’en lat. au(c)tumnus par rapport à aug-ëre.

1 Hérez, s. f., héritière : dér. de 1 her.

2 Hérez, s. f., variante de érez. V. ce mot.

Herlégon, s. m., aigrette (héron blanc). Empr. bas-lat. altéré *hagirônem (d’origine germanique), d’où viennent aussi les deux mots français.

Herr, s. m. (d’où herruz « fougueux »), variante de err.

Hervez, prép., selon (aussi ervez), cymr. herwydd, « à cause de, selon, parmi », corn. yn aga herwydh « en leur compagnie » : pour *ar-wez « en la forme, la manière, la présence de », cf. mbr. goez « forme » et cymr. gwydd « présence ». V. sous ar- et ac’houéz.

1 Hesk, s. m., glaïeul ou roseau à feuilles coupantes, corn. heschen, cymr. hesg « jonc », vir. *sesc dans le dér. sesc-enn « marécage » (roselière, cf. ir. seisgeann et gael. seasgann), ir. seing « jonc » : soit un celt. *seskà > qui peut être une forme de réduplication tirée de la même rac. que lat. secàre « couper » ; cf. aussi ag. sedge < « jonc ». V. sous heskenn.

2 Hesk, adj., stérile, tari : contamination, par le fr. sec, du br. régulier hesp. V. ce mot. Ou alternance de gutturale et vélaire dans le suff. (-ko- : -qo-) ?

Hesked, s. m., abcès qui ne suppure pas : dér. de 2 hesk.

Heskémen, s. f., chantier. Empr. fr. ancien eschamel « billot », du lat. scamellum. Cf. eskammed et aussi cymr. esgemydd « banc ».

Heskenn, s. f., scie : soit un celt. *se-sk-inna ou *sek-sk-inna, dér. d’un type pareil à 1 hesk. V. ce mot et surtout lat. sec-àre.

Heskina, vb., agacer, mbr. hersquinaff «railler ». Empr. fr. ancien eschiner (en prononciation normande) « échiner »[1].

Hesp, adj., stérile, cymr. hysp, vir. sesc, ir. et gael. seasg id. : d’un celt.

  1. Peu sûr : ni le sens du mbr., ni l’r qu’il insère, ne s’expliquent par cet emprunt.