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désignée conventionnellement sous le nom de famille indo-européenne ou indogermanique, et, par suite, procèdent toutes aussi d’une langue unique, vieille au moins de quarante siècles, en partie restituée par simple conjecture, et conventionnellement dénommée « indo-européen commun ».

La souche indo-européenne s’est scindée en un grand nombre de rameaux, dont huit seulement ont subsisté jusqu’à nous, soit par tradition littéraire, soit sous forme d’idiomes encore actuellement vivants : indo-éranien, arménien, hellénique, illyrique, italique, celtique, germanique et letto-slave.

1. Le groupe indo-éranien ou asiatique se subdivise à son tour en indien et éranien, l’un représenté par le sanscrit, les prâcrits et les dialectes modernes de l’Inde, l’autre par le zend, le vieux-perse, le pehlvi et le persan moderne. — Le sanscrit, la plus ancienne langue indo-européenne qui nous soit parvenue, en tant que langage sacré des livres dits « Védas », a été et reste encore, quoique dans une moindre mesure, le témoin le plus précieux dans la recherche des origines de nos idiomes ; mais le grec aujourd’hui le balance, et même l’emporte sur lui de beaucoup quant à la détermination exacte du vocalisme primitif. Les autres langues de l’Inde n’ont d’intérêt que pour les indianistes. — Le zend est l’antique langue des livres sacrés de la Perse ; et toutefois il ressemble trop au sanscrit pour qu’il y ait nécessité fréquente d’en appeler à son témoignage. On ne le trouvera pas souvent cité ; à bien plus forte raison, le vieux-perse, dont on n’a que quelques spécimens épigraphiques, et les dialectes modernes, très profondément altérés.

2. Le groupe arménien ne contient qu’une langue, sous deux états différents et relativement modernes : l’arménien ancien, qui ne remonte pas au delà du Ve siècle de notre ère, et l’arménien actuel, qui relève politiquement de la Russie, de la Turquie ou de la Perse. La valeur scientifique en est donc tout à fait secondaire. Il en serait différemment, si l’on parvenait à démontrer que jadis le phrygien dût s’y rattacher, et surtout si l’on possédait du phrygien autre chose que quelques inscriptions insignifiantes.