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HUÉLEN-HUZEL

n. pr. : d’un celt. *ouk-s-elo- pour *oup-s-elo-, gr. ὑψ-ηλό-ς, et cf.ὑπ-ὲρ, ὑπ-ὸ, ag. up, vhal. ûf > auf, etc.[1].

Huélen, s. f., absinthe, armoise, mbr. huffelen et huzelen, corn. fuelein id. : peut-être dér. d’empr. lat. fîbula[2]. Cf. hual.

Huerai, vb., quereller. Empr. fr. ancien hergner « hargner ».

Hugen, s. f., luette : dér. br. du genre de dourgen, refait sur l’empr. lat. ûva « grain de raisin »[3]. — Conj. Ern.

Hugéolen ( V.), s. f., ampoule (aussi ugèolen) : parait dér. du même radical que hugen, cf. ital. ugola « luette ».

Huler (V.), s. m., suie : pour *huc’hl-er, dér. de *huc’hel, qui est une variante dialectale de huzel ; ou pour huzel, par changement de z en r, soit *hurel, et métathèse (Loth). V. ce mot.

Hûn, s. m., sommeil (pour *hûnv, cf. hunv-ré)[4], mbr. et corn. hun, cymr. hûn, vir. « aan, ir. suan, gael. saam id. : soit un celt. *stoow-no- pour *$wop’no- 9 dér. de la rac. SWEP « dormir », sk. svâp-i-ti « il dort » et scâp-na« sommeil », gr. ὕπ-νο-ς, lat. *sop-no-s > somnus et sôp-ire, ags. swef-n « songe », lit. sâp-nas « songe », vsl. sûnû « sommeil ».

Hunégan, s. m., loir, marmotte : dér. du précédent.

Huṅvré, s. f., songe : dér. de hûn. V. ce mot.

Hurlink, s. m., cauchemar, cf. cymr. hun-llef id. : ce dernier parait signifier « cri de sommeil ». V. sous hûn le premier terme ; le second (éventuellement sous lenv) a subi une corruption en cymr. ou en br.

Hurlou, s. m. pl., goutte, crampe : le nom complet est drouk Sant Ourlaou, appellation plaisante construite sur le radical hurl-, à cause des cris que la douleur arrache au malade. Empr. fr. hurler.

Huvré, s. f., variante usuelle de hunvré. V. ce mot.

Huzel, huzil, s. f., suie, cymr. hudd-ygl (et cf. hudd « sombre »), vir. suid-i > mir. suithe, ir. sûithche, gael. sùith id. : soit un {abréviation|celt.|celtique}} *soidy& ou *soudyà, altération inexplicable pour *sod-ya «[substance] qui s’assied », c’est-à-dire « s’agglutine, se dépose », dér. de rac. SED, ags. sôt > ag. soot (le fr. suie est empr. germ.), al. ruas (pour *suss ?). V. sous azèza.

  1. Cf. Davau, Mém. Soc. Ling., VIII, p. 256.
  2. A cause de la forme des corymbes ; en tout cas, contaminé en br. de huzel (amertume de la suie) et de huel (plante de montagne). V. ces mots.
  3. Cf. lat. uvula dimin. « luette » et fr. luette corrompu pour l’uvette (forme de cet appendice). Ou empr. fr. hugue (God.), mais que signifie ce mot ?
  4. Tombé en désuétude en tant que mot simple.