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MÉNEK-MERGL

Mének, s. m., mention, souvenir : cf. cymr. mynag « rapport », vir. muinig-in « confiance », etc. V. la rac. sous koun et cf. menna.

Ménéc’hi, s. m., asile, franchise, mbr. menehy, etc. Empr. bas-lat. monachia, « enclos de moines, terre ecclésiastique ».

Ménez, s. m., montagne, corn. menedh, cymr. mynydd, vbr. -monid, gael. monadh, gaul. *-menios dans Herminius mons, etc. : d’un celt. *men-iyo-, dér. d’une rac. MEN « être élevé », cf. lat. ē-min-ēre, etc., et mons < *mon-t-s, dont le radical se retrouve dans le gr. μοῦσα (mousa)[1] « ( *μον-τ-yα (*mon-t-ya)).

Mengleûz, s. f., mine, carrière, cymr. mwyn-glawdd id. Le premier terme, que le br. a confondu par étymologie populaire avec men, est en réalité cymr. mwyn « métal brut », vir. méinn « métal », qui ne se trouve avec certitude que dans le domaine celtique (soit *meinni- < *smei-n-ni-, et cf. ag. smith, al. schmid « forgeron ») et a donné par emprunt le fr. mine. V. le second terme sous kleùz, et cf. men = méan et miṅter.

Menna, vb., penser, estimer, désirer, cf. cymr. myn « désir », vir. mian et gael. miann « désir », ag. to mean et al. mein-en « avoir l’intention de » : se rattachent à la rac. qu’on trouvera sous koun. Cf. mének.

Mennont, vb., demander, offrir. Empr. lat. mandare.

Meṅt, s. f., grandeur, taille, corn. myns, cymr. maint, vbr. -mint, vir. met > méit, gael. meud id. : d’un celt. *mn-ti, auquel on ne connaît pas d’équivalent précis (cf. pourtant ménez), mais dont relève le fr. maint.

Méra, vb., manier, administrer, mbr. maerat id. : dér. de mbr. maer > br. méar. V. ce mot et méreur.

Merk, s. m., marque : contamination de l’empr. fr. ancien marque et de l’empr. fr. ancien merchier « remarquer », tous deux au surplus venus du germanique. Cf. 2 marz et merzout.

Merdéad, s. m., marin, cf. mbr. mordeiff et cymr. mordwy « naviguer », cymr. mordwyad « matelot ». V. le premier terme sous môr ; le second est peut-être une des formes originaires de doṅt. V. ce mot.

Méren, s. f., goûter. Empr. lat. merenda.

Méreur, s. m., fermier : dér. de méra[2].

Mergl, s. m., rouille, vir. et gael. meirg (les deux mots ne sont pas identiques) : soit une base celt. *merg-, dont le sens étymologique pourrait être « sombre » (cf. ag. murk) ou « émoussé » (cf. gr. μάργ-ο-ς (marg-o-s) ?).

  1. Le sens primitif était « nymphe des montagnes ».
  2. On observera que l’al. meyer « fermier » vient aussi, et plus directement, du lat. major. Au contraire fr. mehier, meyer, etc., est le lat. mediarius « métayer ».