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SILI-SÔLIER


Sili, s. m., anguille, corn. silli, gael. siolag « anguille de sable » : peut-être simplement empr. ir. en brittonique. V. aussi sous stlaon.

Silzik, s. m., saucisse, mbr. silsiguen, cymr. selsig. Empr. bas-lat. *salsïcia (dér. de salsus « salé »), d’où fr. *saussice > saucisse.

Sioaz, hélas, corn. soweth, cymr. ysywaeth, soit une locution signifiant « d’autant pire ». V. sous se, 2 seul et 4 gwâz[1] et cf. zôken.

Sioc’han, adj., s. m., délicat, faible, avorton, mbr. Syohan n. pr. Empr. ags. sëoc « maladif » > ag. siek, et cf. al. siech id.

Sioul, adj., tranquille, patient, cf. mbr. sioulic, « tout bas, en secret ». Empr. ags. stilleu silencieux », cf. al. still id. etag. still « encore » (la résonnance de II a pu développer l’o). — Conj. hasardée.

Sistr, s. m., cidre, corn. sicer, cymr. suger id. Empr. bas-lat. *cisera (d’où aussi fr. cidre), altéré de lat. sicera « vin de fruits » < gr. σίϰερα.

Sivellen, s. f., surfaix, mbr. ciuellen : contamination d’un empr. bas-lat. *cingella (qui eût pu donner *kinvel, cf. cymr. cengl = empr. lat. cingula) avec un mbr. cenclenn (prononcé senkl-) = empr. fr. sangle. — Conj. en l’air, car l’altération serait très forte.

Sivi, s. m., fraise, mbr. seuuien, cymr. syfi, vir. subi pl., ir. suibh, gael. sùbh « framboise ». Empr. ir. en brittonique. — Étym. inc.

Sizun, s. f., semaine, corn. seithun etsythyn, vir. sechtmaine. Empr. lat. vulgaire septimana (d’où aussi fr. semaine) > *sectimâna par contamination du numéral celtique secht. V. sous 1 seiz.

Soa, soav, s. m., suif, mbr. soaff, corn. suif (voc.) et cymr. swyf, vbr^ soui. Empr. lat. sébum, d’où aussi fr. suif.

Soavon, s. m., savon. Empr. fr. contaminé du précédent.

1 Sôl, s. f., sol, aire. Empr. lat. solum contaminé du suivant.

2 Sôl, s. f., semelle. Empr. lat. solum ou plutôt *sola fm.[2] contaminé d’un autre empr. lat. plus correct solea « semelle », que représentent, sous la forme *solia, le corn. sel et le cymr. sail « fondement ».

3 Sôl, s. f., poutre : écourté de fr. solive par imitation de 1 sôl.

Sôlier, s. f., grenier, galetas. Empr. fr. ancien solier, du lat. solarium « terrasse de faîte exposée au soleil », d’où aussi al. sôlier id.

[3]

  1. L’élément initial est le démonstratif qui sert de base à soûl « tel ».
  2. Que supposent également fr. sole [d’un four, etc.], et al. solde « semelle ».
  3. tion par fr. ancien doulcil « bonde » (cf. doulsil) compris et coupé *dour-sil (Ern.), est remarquablement élégante.