LEXIQUE ÉTYMOLOGIQUE
DES TERMES LES PLUS USUELS DU BRETON MODERNE
2 A, prép., v. g. leûn a zour « plein d’eau », etc. : peut représenter, soit un primitif *âpo (sk. âpa, gr. ἀπὸ, lat. ab, sl. po), « de, à partir de », soit la prép. primitive à laquelle répond le sk. a, « vers, à partir de », confondus pour la forme et le sens.
A-, préfixe de direction, cf. aba, abarz, abenn, etc., etc.: le même que la prép. précédente.
Ab, particule patronymique, cymr. ab « fils [de] »: écourté de mâb ou mâp « fils ». V. ce mot[1].
Aba, adv., prép., depuis : avec mutation douce, pour a-pa « à partir de quand ». V. sous a- et pa.
Abad, s. m., abbé. Empr. lat. (accus.) abbatem.
Abaf, adj., étourdi, timide, stupide. Empr. au fr. popul. (le poitevin a un mot ébaffé « abasourdi »), mais avec un vague rappel du sens de bâv. V. ce mot, et cf. mbr. aboff « hésitation ».
- ↑ Un m initial, en principe, ne disparait jamais. Mais l’m de mâb a commencé par devenir v dans la locution courante Pezr vab Ælard « Pierre fils d’Élard », et similaires, qui exigeaient la mutation douce. Après quoi, le v initial est tombé, d’où Pezr ab Ælard « Pierre Abélard », comme dans azé issu de vazé, envor issu de *venvor, etc. V. ces mots, la chute constante du v initial est un fait actuellement constaté dans le parler de l’île d’Ouessant : ar éleien, « les prêtres » : da Rest « à Brest », etc.