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AKLOUÉTEN-ADREUZ
précédent et ses dérivés[1], de la locution er-gentaou « dans les premiers [moments de la journée] » devenue égétaou > agétaou > akétaou (toutes ces variantes existent). V. sous kenta.


Aklouéten, s. f., fer d’aiguillette. Empr. fr. altéré aiguillette.


Akr, adj., hideux, vbr. ar-ocr-ion pl. « atroces », vir. acher « rude » (cf. fr. acre), d’un celt. *akros et *àkros formé comme lat. âcer « violent » = *àk-ri-s. V. la rac. AK sous èk et diék, et cf. hakr.


*Ad-, préfixe général de direction, et surtout, sous la forme az- ou as-, préfixe verbal et nominal itératif[2] qui équivaut comme sens au fr. re-, vbr. at-, cymr. at- et- ed-, v. âith- àid-, etc. (mêmes fonctions) : d’un celt. *ato-, qui est le préf. de direction primitif *poti (sk. práti, gr. πρὸς et ποτὶ synonymes) « vers » et, par déviation de sens, « en retour », d’où « de nouveau »[3].


Adâl, prép., depuis, exactement « du front de, de devant, dorénavant ». V. sous a- et 1 tàl.


Adalek, adv., depuis : dérivé du précédent au moyen de la même suffixation adverbiale que dans bété, étrézé, goudé, etc.


Adarré, adv., derechef, ir. aith-erriuch. Le corrélatif primitif du lat. erigo « j’élève » étant le celt. *eks-regô (aussi lat. primitif), la locution adverbiale ci-dessus a été abstraite d’un vb. composé *ati-eks-regô « je soulève de nouveau ». Voir les composants sous *ad-, *eks- et rén.


Adarz, adv., perpendiculairement, d’aplomb ; exactement « en perçant ». V. sous a- et tarz.


Adré, adrén, adv., prép., arrière, derrière, mbr. adreff. Mot obscur : l’ir. druim ne ramènerait point à un mot vbr. *treff « dos », et l’on n’en a par ailleurs aucun répondant. D’autre part, le cymr. adref[4] signifie « à la maison, en s’en retournant ». On peut supposer que deux mots très voisins de forme se sont entièrement confondus dans leur signification.


Adreûz, adv., à travers, de travers. V. sous a- et treùzi.


Adreûz-penn, locution adverbiale, « tout au travers » : combinaison de adreûz et abenn. V. ces mots.
  1. Qui vient le matin est diligent, et réciproquement.
  2. Voir plus bas les mots qui commencent par cette syllabe.
  3. Les deux prépositions celt. *arf = lat. ad et *ate- gr. ποτὶ se sont très souvent confondues par voie phonétique (Loth).
  4. Le second terme tref, le même que vbr. treb, « habitation, subdivision du bourg » (cf. trèô), remonte à un celt. *trebd, qui répond peut-être au lat. tribus « tribu » et sûrement au germanique qui a donné l’ag. thorp et l’al. dorf « village ».