Page:Henry - Lexique étymologique du breton moderne.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
17
ARI-ARVAR

Ari (V.), s. m., lien : pour *az-rig. V. sous ère et kèfrè.

Arléc’houein, arléouein (V.), vb., aiguiser : préf. ar- devant le radical de lib-onik. V. ce mot.

Arm, s. m., variante de arem. V. ce mot[1].

Armé (V.), s. m., saxifrage (casse-pierre), aussi arc’hmé, mbr. arhme, cymr. archmain[2]. V. sous méan et cf. torvéan.

Armerc’h (V.), s. m., épargne : exactement « attention, prudence », préf. aret merzout[3]. V. ces mots, et cf. arboell.

Arné, arnéô, arnev, s. m., orage, temps orageux : peut représenter un celt. *arnawio- « pluie torrentielle », qui serait dér. de *arno-, « fluide, eau courante », gaul. Arnos > lat. Arnus « l’Arno » ; cf. sk. arnavâ- « rivière », dér. de àrna- « flot », qu’on rattache à la rac. de r-nô-ti « il met en mouvement », r-nu-té « il se meut ». — Conj.

Arnod, s. m., essai, début : abstrait du vb. arnodi, « essayer, commencer », cf. cymr. arnod synonyme de nod « marque », préf. ar- et nod[4]. Empr. lat. nota en dérivation verbale.

Aros, s. m., poupe, corn. airos, ir. eross, d’un celt. *are-sos-to-, exactement « le siège d’à côté, à l’écart » (la place du pilote), où l’élément -sos- est l’état fléchi de la rac. SED « s’asseoir ». Cf. annez, azéza, aé, èc’hoaz, etc.

Arré, adv., pour ad-arré sans le préf. initial. V. ce mot.

Arrébeûri, s. m. pl., mobilier : exactement « les [accessoires] de pâture » ou « d’exploitation en général », d’où « le mobilier de la ferme » et enfin « celui d’une maison quelconque ». V. sous ar (article), et peùri.

Arréval, s. m., mouture : décomposer en *ar-ré-mal, et voir les préfixes ar- et ra-, et mala « moudre »[5].

Arrez, s. m., arrhes, gages. Empr. fr. arrhes.

Arruout, vb., aborder, arriver. Empr. fr. ancien arriver.

Arsaḷ, s. m., assaut : abstrait du vb. arsaḷa. Empr. fr. assaillir[6].

Arvar, s. m., doute, soupçon : préf. ar-, et mar.

2
  1. En tant que signifiant « arme » il vient naturellement du fr., tandis que corn. arv et cymr. arf viennent du latin.
  2. Le premier élément doit évidemment signifier « briser », mais il est étymologiquement obscur.
  3. Ou serait-ce d’aventure l’article coagulé et ne faisant qu’un avec le nom ? Car le préfixe aurait dû causer mutation.
  4. La filière des sens est « noter [les linéaments principaux] — ébaucher — essayer — commencer ».
  5. Il existe aussi, parait-il, une forme synonyme arval, qui dés lors ne contient que le premier des deux préfixes.
  6. L’initiale modelée sur les nombreux mots à préf. ar*.