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ARVARA-ASKLÉ

Arvara, s. m., reste de pain. V. sous ar- et bara.

Arvest, s. m., spectacle : paraît composé de préf. ar- et d’une dérivation de béza, soit « ce à quoi on assiste ». V. ces mots et arvez.

Arvez, s. f., façon, mine : préf. ar- et béza « être ».

Arvôr, s. m., côte maritime. V. sous ar- et argoat.

Arwad, s. m., tanaisie : métathèse pour *aourad, qui équivaut à peu près à un lat. auràtum « doré ». Cf. aour[1].

Arwarek (V.), adj., oisif, fainéant : dér. d’une locution ar-war = ar-gwar « à Taise ». Cf. goar et gorrek.

Arwez, s. f., signe de reconnaissance, mbr. ar-goez « intersigne », cymr. arwydd, ir. airdea signe » : suppose un celt. *are-wid-io- (-iâ), où la rac. est WID, « voir, connaître ». V. sous ar-, ac’houez et gouzout.

Arzaô, s. m., repos, trêve, mbr. arsaw « cesser », cymr. arsaf « poste », ir. airisemu arrêt » : suppose un celt. *are-sta-men, où la rac. est STHÂ, soit« station ». V. sous ar- et saô.

Arzel, s. m., jarret. Empr. bas-lat. *arlellus, altéré de articulas.

Arzourn, s. m., poignet : exactement « ce qui est attenant à la main ». V. sous ar- et dourn.

As-, variante phonétique de la particule intensive et itérative *ad- (autre variante az-). V. ces mots et la plupart des suivants[2].

Asbléô, s. m., duvet : soit « grand nombre de [petits] poils », la nuance diminutive résultant de l’accumulation. Cf. as- et bléô.

Ask, s. m., coche, entaille : comme qui dirait « une hachée » ; mot abstrait d’un vb. mbr. *askiaff[3], qui équivaudrait à un lat. *asciare (fr. hacher), dér. de ascia « hache ». Empr. lat.

Askel, s. f., aile. Empr. roman ascella, métath. de lat. axilla « aisselle » [4].

Askel-groc’hen, s. f., chauve-souris : exactement « aile de membrane ». V. sous askel et kroc’hen.

Asklé, s. m., sein, mbr. asclez, pourrait, mais bien difficilement, être un dér. br. d’un emprunt lat. axilla « aisselle ». Cf. askel et askré.

  1. Et aourédâl « séneçon » : les deux plantes ont des fleurs jaunes et sont de la même famille. Mais il se peut que la métathèse ait été influencée par l’étymologie de fantaisie que suggère Le Gon. Comparer aussi baré.
  2. J’ai suivi l’orthographe de Le Gon. : on cherchera sous as- les mots qu’on ne trouvera pas sous as-, et réciproquement.
  3. La forme phonétique correcte eût donc été *esk, mais la métaphonie a pu être entravée par une cause inconnue.
  4. D’où, par syncope, aussi lat *aœla > àla « aile »