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ASKLEUDEN-ASTAOL

Askleûden (C.), s. f., copeau, cymr. asglodyn, par dérivation brittonique du bas-lat. *ascla < astula « copeau ». Cf. autel.

Askoan, s. f., réveillon, soit « souper réitéré ».

Askol, s. m., chardon, corn. askellen, cymr. ysgallen. — Étym. inc.[1]. Cf. pourtant gr. σϰόλ-υμο-ς (skol-umo-s), « chardon comestible, artichaut ».

Askouéz, s. m., rechute. V. sous as- et kouéz.

Askourn, s. m., os (pl.eskern), cymr. asgwrn (pl.esgyrn), corn. ascorn. Décomposer *ast-gourn. Le premier élément est Ti.-e. *osth- « os », bien connu : sk. âsthi, asthân-, gr. ὀστέον (osteon), lat. os (oss-is). Le second est emprunté, par adaptation résultant de contraste sémantique, à migourn « cartilage ». V. ce mot[2].

Askré, s. m., sein, cymr. asgre, ir. as g ail, etc. : semblent des dérivations et corruptions, à des degrés divers, de l’empr. lat. axilla, mieux conservé dans le gael. achlais « aisselle ». Cf. asldé.

Asdibr, s. m., coussinet de selle (doublure de la selle).

Asdimizi, vb., se remarier. V. sous as- et dimizi.

Asdô, s. m., œuf couvé : préf. as- et dôi < dôzoi[3].

Asdrézen, s. m., crémaillon (petite crémaillère qui en continue une plus grande). V. sous as- et drézen.

Aspled (C.), s. m., gardefou : comme qui dirait « surcroit d’attention, précaution accessoire ». V. sous as- et pléd.

Asrann, s. f., subdivision : préf. as- et rann.

Asrec’h, s. m., contrition, chagrin, mbr. azrec[4], corn. edrek, ir. aithrech, gael. aithreach « repentant » : suppose un celt. *ati-reko- (pour *-prek-o-), dont la rac. est PREK « prier », sk. prechàti « il demande », lat. prec-ès « prières », got. fraih-nan « interroger », al. fragen, etc.

Astal, s. m., interruption : comme qui dirait « le fait de re-tenir », préf. as- et dal « tenir ». V. sous dalc’h.

Astaol, s. m., contre-coup. V. sous as- et taol.

  1. Le vbr. a un mot scal, de sens douteux, mais qui ne parait pas signifier « chardon ».
  2. Cette conjecture nouvelle est hasardée, mais moins que l’ancienne. La gutturale de l’arménien oskr « os » et du zd açcu « tibia » pourrait aussi faire admettre un celt. *ask- signifiant « os », auquel se serait adjoint un suff. -urno- pareil à celui du lat. diurnus. Mais la rareté de ce suffixe, jointe à d’autres considérations, le rend ici très suspect.
  3. L’incubation étant sans doute considérée comme une sorte de répétition ou de continuation de la ponte.
  4. Dont la finale aurait été altérée sous l’influence de rec’h. V. ce mot.