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HÀ-HÀLEK

got. with-ru-s « agneau », ag. wether et al. widder « bélier », tous issus d’un i.-e. *wet-es-, « temps, année », cf. gr. ϝέτος ἔτος « an », lat. vetus « vieux »[1]. Cf. aussi blougorn.


H

Ha, et, variante de hag devant consonne.

Habask, adj., doux, d’humeur accommodante : pour *he-bask « facile à nourrir » (un animal). V. sous hé- et paska, et cf. burzud.

Hak, s. m., hoquet, cf. gael. agadh « bégaiement ». Onomatopée.

Hakr, adj., variante de akr. V. ce mot[2].

Hâd, s. m., semence (et hada vb.), mbr. hat et had-aff » semer », cymr. had et had-u, corn. has id. : d’un celt. *sa-to- « semé » = lat. sa-tu-s ppe passé de rac. SÊ, sk. sa-syà et zd hahya « blé », lat. sē-men, etc., got. sai-an « semer », ag. to sow et al. sä-en, ag. see-d et al. saa-t « semence », vir. si-l « semence » et cymr. hî-l « postérité », vsl. sè-ti « semer », etc. Cf. aussi hoal, 2 héd, heiz et dihiḷa.

Hag, et, corn. hag et ha, cymr. ac et a, cf. vir. ac, acus, ocus, etc. : exactement « en outre, en ajoutant », d’une rac. qui signifie « proche, approchant, s’ajoutant à », corn. ogosu « près », cymr. agos « voisin », vir. acus et ocus id., uc et oc « près » cf. gr. ἀγχ-ὶ et ἐγγ-ύ-ς « proche », sk. (rac.) et naç « atteindre ». Cf. ha, hôgen, hôgoz et eṅk. — Rapports indécis.

Hal, s. m., pour halv, variante de halô.

Haḷébod, haḷévod, s. m., gueux, vagabond, mbr. hailhebod. Empr. fr. ancien hallebot-eur, « grappilleur, vagabond ».

Halek, s. m., saule (sg. haleg-en), corn. heligen, cymr. helygen, vir. sail (gén. sailech), ir. saileàg, gael. seileach id : d’un celt. *sal-ik- identique au lat. salix, gr. ἐλίϰη (arcad.), ag. sall-ow, al. sal-weide.

  1. La filière sémantique est « âgé d’un an — pièce de bétail âgée d’un an — truie âgée d’un an — truie ». Ainsi le mot n’avait rien en lui-même qui signifiât « race porcine » plutôt qu’une autre ; et inversement il a perdu, en celtique, jusqu’au souvenir de sa signification essentielle.
  2. Comme l’h br. ne se prononce plus guère, il est arrivé fréquemment qu’on l’a supprimé là où il était étymologique, ou au contraire qu’on l’a suppléé où il n’avait que faire. On cherchera donc sous la voyelle suivante les mots qu’on ne trouverait pas sous li> et réciproquement. — Toutefois, si hakr procède en effet de akr t il a, par un effet d’emphase, reçu l’A dès l’époque brittonique ; corn. hac-ter « laideur » et hager « laid », cymr. hagr « laid » et hacr-u « enlaidir ». — De toute manière, il reste dans cette hypothèse une énigme iusoluble : la conservation du k, qui aurait dû devenir g, puis diphtonguer la voyelle ; et la difficulté ne disparait pas, si l’on explique Vh initial par un emprunt ou une forme celt. apparentée au lat. sacer « exécrable ».