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Page:Henry Blatin - Les courses de taureaux (1868).pdf/107

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pourpre du sang qui coule exercent sur les yeux la plus irrésistible des fascinations ; le moment où la foule tressaillie avec le plus d’exaltation,… c’est quand un coup plus sinistre que les autres vient d’épouvanter l’arène…

« Les femmes chrétiennes, qui ne peuvent souffrir une larme à la paupière de leur enfant ; qui souvent ne peuvent voir un malade sans défaillance ; qui ne sauraient supporter le spectacle d’un oiseau blessé, prennent, dans ces courses terribles, une nature de bronze. On les voit ordinairement plus nombreuses que les hommes aux exécutions capitales ; le sont-elles moins aux courses de taureaux ? Nous ne pourrions le dire ; mais ce qui est sûr, c’est qu’elles n’y sont pas moins passionnées… Elles agitent les bras, elles poussent des cris aux moments solennels, avec une fougue, des élans, des convulsions qui révèlent quelle fumée le sang répandu fait monter à leur tête.

« Tel est l’incendie allumé par tous les spectacles sanglants ; quand on les a vus, on veut les revoir encore… Ils auront été monstrueux et dégoûtants ; … au lieu d’une lutte, on n’aura rencontré qu’une boucherie… Au spectacle prochain, la même multitude reviendra prendre sa