Aller au contenu

Page:Henry Blatin - Les courses de taureaux (1868).pdf/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 14 —

Combien elles ont dû battre des mains, les sensibles Madrilènes, agiter leurs écharpes de soie et d’or, et sourire à ces nobles vainqueurs, souillés de poussière et de sang[1] !

C’est, d’ordinaire, sur des taurillons de deux ans que s’exercent les amateurs, les raffinés, qui descendent dans le cirque pour égorger par amusement d’inoffensives bêtes, selon les règles de l’art : c’est aussi par les novillos que débutent les futurs toréadors, pour s’affermir le pied, l’œil et le cœur.

L’origine des courses de taureaux paraît remonter à une époque très-reculée ; quelques auteurs la fixent au séjour des Arabes dans la Péninsule. « En tout ce divertissement, dit Aarsens de Sommerdyck, on remarque une certaine cruauté invétérée qui est venue d’Afrique, et qui n’y est pas retournée avec les Sarrasins. » Et il ajoute que déjà de son temps « toutes les villes avoient leurs festes de cette nature et

  1. On annonçait, à Madrid, pour le 7 janvier 1863, une course dans laquelle devaient figurer, comme espadas, plusieurs membres de la grandesse, notamment le duc de San Lorenzo, le marquis de Villaseca, etc. Les simples picadores devaient être aussi des marquis et des comtes (l’Akhbar).