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jours, s’être réveillée plus vive, puisqu’on a cru devoir ouvrir, en plein dix-neuvième siècle, une école royale pour apprendre, aux frais de l’État, comme un art national, à tuer des taureaux. Un décret, daté du 18 mai 1830 et portant le sceau du roi, instituait à Séville l’enseignement officiel de la tauromachie. Dans cette académie, qui avait gravé sur le fronton de son portail le nom du pieux Ferdinand VII, on s’escrimait d’abord sur des mannequins, puis on allait, dans le plus proche abattoir, s’exercer sur des animaux vivants. En 1836, on l’a supprimée.

On annonçait, en 1857, à Madrid, pour le soir de la Saint-Jean, une course dans le cirque au dehors de la porte d’Alcala. « Les jeunes taureaux (disait l’immense affiche) recevront la mort de nobles et aristocratiques mains ; des jeunes gens appartenant aux premières familles de l’Andalousie, du Génil, du Guadalquivir, devant seuls paraître dans l’arène. La fête sera présidée par la belle duchesse de Medina-Celi. »

D’après le Courrier de Madrid, la course a été magnifique ! Vingt-six chevaux ont été tués : le cinquième taureau en a éventré cinq ; et le sixième, neuf.