Page:Henry Blatin - Les courses de taureaux (1868).pdf/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 19 —

jectiles, des vases pleins d’eau, des bâtons. À Séville, un matador (tueur), saisi d’effroi, n’osa donner le coup de la mort ; le peuple, ivre de fureur, cria : « Le traître à la prison. » Il fut arrêté, réprimandé par le gouverneur et sur le champ incarcéré. Si le président de la course eût refusé d’agir, les poings se seraient levés vers sa loge ; peut-être même aurait-on démoli le cirque, comme on l’a fait, il y a peu d’années, à Barcelone. Un Catalan devait arrêter un taureau par les cornes. En face de l’animal, il sent ses forces paralysées, et ne veut plus affronter la bête. Aussitôt on murmure ; la tem-

    Quelques jours en Espagne. — Revue des Deux-Mondes, juillet 1858.

    « Il faut voir la liberté que chacun apporte aux courses ! Un des premiers effets de cette liberté est de supprimer toute gêne, à commencer par la gêne des habits… Quelqu’outrée que soit l’idée que vous vous fassiez de ce sans-gêne, il faut que vous enchérissiez, pour n’avoir pas même encore la mesure exacte de la licence du langage que la tenue de ces réunions favorise. Ce sont des expressions grossières, obscènes même, qui échappent, je veux bien le croire, à l’entraînement de la passion, mais qui affligent les oreilles chastes qui ne sont pas suffisamment familiarisées avec le vocabulaire des courses… » (L’illustration, 10 septembre 1853).