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pête populaire est près d’éclater. L’autorité donne l’ordre de commencer le combat des chiens, annoncé sur le programme. Les spectateurs sont devenus furieux ; un cri de menace épouvantable, universel, retentit ; l'œuvre de la dévastation et la démolition des barrières commencent. On insulte, on blesse grièvement, à coups de pierres, des agents de la force publique et des gardes-urbains inoffensifs. Le colonel commandant de la marine est en péril. « S’il avait fait usage des armes à feu, nous aurions, dit le Diario de Barcelone, à déplorer aujourd’hui de grands malheurs. »

Bientôt le cirque ne présenta plus qu’un monceau de ruines.

On bat des mains quand le taureau tue son homme, et l’on crie : Bravo ! Bravo ! » On a vu douze mille spectateurs demander d’une seule voix la grâce d’un taureau qui avait éventré neuf chevaux et un picador. La grâce fut accordée, et le taureau, chose inouïe, sortit vivant de l’arène[1]. Mais pour l’animal pacifique, ou lourd, ou fatigué, point de grâce, point de

  1. Alexandre Dumas, Voyage de Paris à Cadix, 1861, page 122.