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espada, ni banderillero, ni picadores n’osaient plus parcourir, prit son élan, et escalada les gradins du côté de l’ombre, où se trouvait l’aristocratie. Heureusement, dit le Moniteur Universel, il n’en résulta qu’une terreur légitime et des contusions.

Goya, célèbre aqua-fortiste, dont la pointe fidèle a reproduit, dans les trente-trois planches de sa Toromaquia, les principaux incidents des courses, a représenté un taureau sauteur qui, après avoir franchi la barrière et les gradins inférieurs, s’est précipité jusqu’au milieu de l’amphithéâtre, faisant une trouée à travers la foule éperdue. On voit gisant à ses pieds plusieurs cadavres, et sur ses cornes, le corps de l’alcade mayor de Torrejon misérablement embroché[1].

  1. Le Tour du Monde, 1862, page 352.