Page:Henry Blatin - Les courses de taureaux (1868).pdf/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 65 —

neuf chevaux et vingt-quatre taureaux y furent mis à mort.

« Cela me semble, écrivait M. Pargat (des Landes), dans l’Illustration du 10 septembre 1853, cela me semble, eu égard au temps où nous vivons, une assez jolie hécatombe. Il faudrait être un païen ou un Espagnol pour ne point s’en contenter… Il faut avoir vu les transports frénétiques, il faut avoir entendu les clameurs passionnées de la foule, qui encombrait le vaste cirque du Saint-Esprit, pour comprendre avec quelle merveilleuse facilité s’oblitère le sentiment de l’humanité, sous l’influence des émotions poignantes dont nous faisons un passe-temps à notre oisiveté. » Les femmes assistaient à ces tueries sans qu’un cri d’effroi ou de douleur témoignât de quelque sympathie pour les victimes. « Quant à moi, dussé-je renoncer à l’estime des hommes forts, je déclare librement que je n’eusse jamais été jusqu’à la fin du spectacle, si je n’avais découvert le côté ridicule qui me les a fait supporter. » Et il ajoute : « Je ne saurais définir le sentiment douloureux dont j’ai été saisi en visitant cette partie du cirque que l’on nomme l’infirmerie, dans laquelle la prévoyance de l’entrepreneur avait fait disposer

4.