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Page:Henry Blatin - Les courses de taureaux (1868).pdf/88

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Débats, par M. Baissas, le 8 août 1859, nous fait connaître les péripéties d’un drame saisissant. C’est encore à Bayonne qu’il se passe. J’abrége le récit. Le taureau fond sur Mindivil, qui, pour l’éviter, franchit la barrière. L’animal, la franchissant aussi, poursuit, atteint le matador dans le couloir. L’homme meurtri, foulé, pâle et défait, saute dans l’arène : le taureau l’y suit et court à un picador dont il éventre le cheval. On crie : « Bravo ! » Les amateurs sont charmés que la bête ait été tuée du coup. Mais, si le cavalier est démonté, ils perdront la chance de voir tuer un cheval de plus. Ils se mettent donc à crier : « Un autre cheval. » Il faut que le picador se remette en selle sur une autre monture. On entretient la fureur de l’animal aux cornes redoutables… Deux chevaux sont encore éventrés. Les amateurs voyant la rage du taureau qui ne se lasse pas de faire des victimes, et qui revient sur leurs cadavres pour perfectionner son œuvre de vengeance, les amateurs se disent : « Mais cela peut devenir encore plus émouvant ! Ils crient donc à tue-tête ; « Le feu, le feu ! » L’animal fend l’air à coups de cornes ; il bondit, se roule, frappe la terre, écumant, beuglant, affolé par la rage, secouant