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Page:Henry Blatin - Les courses de taureaux (1868).pdf/87

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long trajet qu’elles ont dû faire, au milieu des huées et des sifflets de la population[1].

Une lettre adressée de Biaritz au Journal des

  1. C’est ici le lieu de rappeler, à l’honneur de M. Billaut, alors ministre de l’Intérieur, qu’à l’époque de l’Exposition universelle de 1855, des entrepreneurs de courses s’étant proposé de donner des représentations de ce genre à la population parisienne, il a nettement refusé de laisser établir, au centre de la civilisation, cette école de férocité ?

    Pareille prohibition avait été faite, deux ans auparavant, en Belgique. Au mois de juillet 1853, M. Charles de Brouckère, bourgmestre de Bruxelles, avait fait arracher des affiches couvrant les murs de la capitale belge et portant : Courses de taureaux. Dans une lettre que cet ancien ministre de la guerre adressait au gouverneur de la province de Brabant, il s’exprimait ainsi : « Ce genre de spectacle familiarise le peuple avec la vue du sang, avec les émotions violentes ; il doit influer défavorablement sur la morale publique… »

    En Angleterre, par une loi rendue, le 1er août 1840, sous l’heureuse influence du vénérable duc de Beaufort, les combats de taureaux, d’ours, de blaireaux, de chiens, de coqs et de toutes autres espèces d’animaux, soit domestiques, soit sauvages, ont été interdits. En cas d’infraction, une amende de vingt-cinq livres sterling est prononcée même contre ceux qui assistent à ces jeux.