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refusé l’autorisation demandée, j’extrais les passages suivants :

« …De telles atrocités transformées en spectacle public démoralisent les populations. La vue du sang éveille et développe les instincts sauvages et féroces, qui mènent au crime.

« Nous ne nions pas que ces fêtes odieuses n’aient un certain intérêt : la pompe théâtrale et guerrière qu’on y déploie, les fanfares, les costumes chevaleresques des acteurs, la fureur du taureau, le danger même que courent les hommes qui l’attaquent, et leur adresse à s’y soustraire, tout cela émeut, passionne la foule : c’est une raison de plus pour qu’elles soient interdites. D’ailleurs, le mal est contagieux. Tolérées à Bordeaux, les courses s’établiraient sur d’autres points. Mais non ; faire de la souffrance et de la mort un objet de plaisir, c’est la plus grave atteinte qui puisse être donnée à la morale publique. La France ne saurait le permettre.

« La civilisation a fait abolir, dans toute l’Europe, les supplices atroces et prolongés. Quand la justice croit devoir s’armer de son glaive, elle fait dresser l’échafaud dans un endroit écarté, et l’arrêt s’exécute dans l’ombre : c’est