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percés de coups de cornes, misérablement éventrés ; treize taureaux sont massacrés sans résistance. Pour ajouter à l’ignoble spectacle, un enfant de dix ans, bourreau précoce, s’acharne sur trois de ces animaux, qu’il égorgille, et tue à coup d’épée. À Murcie, dans la Péninsule, on a vu mieux encore : on a vu des jeunes filles remplir le rôle de matador.

« On se demande, dit le journal de la Gironde, si on est revenu au temps de la barbarie. »

À Nîmes, pour célébrer la fête de l’Empereur, on renouvelle, en l’aggravant, le scandale de 1863. Dix mille spectateurs, hommes, femmes et enfants, devenus de féroces amateurs, dégustent, pendant cinq heures, le carnage dans les arènes. Plus heureux qu’en 1863, ils voient, en un jour, étriper cinq chevaux, dont on a bandé les yeux, qui perdent leur sang, qui traînent leurs entrailles fumantes, râlant, et forcés par l’éperon à promener dans le cirque leur agonie.

À la première annonce des courses, la Société protectrice des animaux avait sollicité du préfet des Landes et du préfet du Gard l’interdiction de ces amusements immoraux.