Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/489

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que les enfants blancs et apprennent aussi vite. Mais aussitôt qu’ils deviennent assez grands pour apprécier leur situation pour comprendre qu’on les regarde comme appartenant à une race inférieure — et pour voir qu’ils ne peuvent pas espérer devenir autre chose que cuisiniers ou serviteurs, ils perdent leur ambition et cessent de travailler. » Et il aurait pu ajouter qu’étant les enfants de parents pauvres, peu cultivés et sans ambition, ils sont encouragés dans cette voie par les influences domestiques. Car je crois que l’observation prouve que, pendant la première partie de l’éducation, les enfants de parents ignorants sont tout aussi intelligents que les enfants de parents instruits mais que plus tard ce sont les enfants de parents instruits qui progressent et font des hommes et des femmes intelligents. La raison est facile à trouver. Pour les choses élémentaires qu’ils n’apprennent qu’à l’école, ils sont tous sur un pied d’égalité, mais quand les études deviennent plus complexes, l’enfant qui, à la maison, a l’habitude de parler un bon anglais, d’entendre une conversation intelligente, de trouver des livres, de faire des questions qui sont satisfaites, etc., a un avantage indiscutable.

On peut voir la même chose plus tard dans la vie. Prenez un homme qui s’est élevé par lui-même hors des rangs des travailleurs ordinaires ; à mesure qu’il se trouve en contact avec des hommes cultivés et des hommes d’affaires, il devient plus intelligent et plus policé. Prenez deux frères, fils de parents pauvres, élevés dans la même maison, et de la même manière. L’un est placé dans un commerce grossier et ne s’élève jamais au-dessus de la nécessité de gagner sa vie par un rude travail journalier ; l’autre commence par vagabonder, puis reçoit un jour une impulsion qui l’engage dans une autre voie, et il finit par devenir un légiste, un marchand, ou un politicien. À quarante ou cinquante ans le contraste entre eux deux sera frappant, et l’observateur superficiel attribuera la différence aux dispositions naturelles plus élevées de l’un, qui lui ont permis