Page:Herbert - Essai sur la police générale des grains, 1755.djvu/211

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blent vivre dans une espece de sécurité à ce sujet ? ou notre Police, plus inquiete & plus bornée que celle d’aucun peuple, ne nous fait-elle pas tomber dans recueil que nous voulons éviter ? L’étranger n’est pas tourmenté de la même crainte il nous vend des grains sans difficulté, tant que nous en demandons ; & il en recueille moins que nous. C’est donc mauvaise économie de notre part ; c’est notre gêne ; ce sont nos permissions, qui causent tout ce désordre. Comme on ne les accorde que pour un tems limité, les étrangers sont toujours à l’affut, pour ainsi dire, de saisir une occasion rapide de remplir leurs greniers à bon marché. Si la liberté étoit aussi entière chez nous que chez eux, nos sujets pourroient leur faire face, &