Page:Herbert - Essai sur la police générale des grains, 1755.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

xaminer les moyens les plus efficaces pour se délivrer de la misère, ou pour la prévenir ; & l’on se persuade aisément que les précautions les plus sages, sont celles que présentent l’Histoire et la Jurisprudence. Les murmures des peuples prévalent alors sur les réflexions les plus sensées ; la pitié se prête à leurs discours ; elle a même de tout tems adopté leurs préjugés. On en trouve une preuve authentique dans un Capitulaire de Charlemagne.

Il survint une disette subite en 795, après deux années d’une récoltes abondante. On ne put imaginer ce qu’étoient devenus les grains ; l’on se persuada que les Esprits malins les avoient dévorés, & que l’on avoit entendu dans les airs les voix affreuses de leurs menaces. Charlemagne consulta sur ce triste évenement