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XCIII
DES LIVRES HERMÉTIQUES.


texte suspect et d’une correction arbitraire, on a admis dans le panthéon égyptien une Déesse Hèphaistoboulé, parfaitement inconnue d’ailleurs. Hermès ne me paraît pas une autorité en fait de mythologie égyptienne ; autrement il faudrait accepter aussi Arnébaskènis, Dieu de la philosophie, et la froide allégorie de l’Invention, fille de la Nature et du Travail. Je doute que les anciens Égyptiens aient jamais connu ces divinités-là. Quant à la date du Livre sacré, je ne vois aucun indice qui permette de l’établir. Il appartient à cette période de rénovation religieuse produite par la rencontre de la philosophie grecque et des doctrines orientales et égyptiennes ; mais ce mouvement a duré plusieurs siècles, et des œuvres par lesquelles il a marqué sa trace un petit nombre seulement nous est parvenu. Pour classer le Livre sacré, il faudrait des termes de comparaison qui nous manquent.

Tel qu’il est cependant, le Livre sacré représente la philosophie gréco-égyptienne, comme Philon la philosophie gréco-juive. Malgré la rhétorique pompeuse de l’auteur, résultat de son éducation grecque, des signes certains le font reconnaître pour Égyptien.