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XCIV
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


Ainsi, Hôros demande à sa mère pourquoi les Égyptiens sont si supérieurs aux autres hommes. Isis lui répond en comparant la terre habitée à un homme couché, ayant la tête au sud, les pieds au nord : l’Égypte représente la poitrine et le cœur, séjour de l’âme. Ce qu’Isis dit ailleurs des âmes royales dénote également un Égyptien. Il est vrai qu’il y a, çà et là, chez les philosophes grecs des tendances monarchiques : ainsi, dans son Politique, Platon trace un portrait fantastique de la royauté ; mais, alors même qu’ils réagissent contre les principes d’égalité qui formaient le fond de la morale sociale des Grecs, les philosophes en subissent encore l’influence ; ils rêvent un roi à leur ressemblance, mais leur éducation républicaine les préserve du culte de la royauté tel qu’on le trouve chez les barbares, où le sentiment de la dignité humaine n’existe pas. Il n’y a pas un compatriote de Démosthènes qui n’eût été révolté des formes que prenait en Égypte la flatterie envers les rois. L’Égypte a donné l’exemple de ces serviles apothéoses de princes qui ont déshonoré la fin du vieux monde. On peut donc voir un trait du caractère égyptien dans le passage du Livre sacré où les rois sont pré-