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LIVRE PREMIER.


qu’il est immortel et que la cause de la mort est l’amour du corps, et qu’il connaisse tous les êtres. À ces mots, sa providence unit les couples selon les lois nécessaires et harmoniques, et établit les générations. Et tous les êtres se multiplièrent par genres, et celui qui se connut lui-même arriva au bien parfait ; mais celui qui, par une erreur de l’amour, a aimé le corps, celui-là demeure égaré dans les ténèbres, soumis par les sens aux conditions de la mort. — Quelle est donc, m’écriai-je, la faute si grande des ignorants, pour qu’ils soient privés de l’immortalité ? — Il semble, répondit-il, que tu n’as pas compris ce que tu as entendu ; ne t’avais-je pas dit de réfléchir ? — Je réfléchis, dis-je, et je me souviens, et je te remercie. — Si tu as réfléchi, dis-moi pourquoi ceux qui sont dans la mort sont dignes de la mort. — C’est, répondis-je, que notre corps procède de cette obscurité lugubre d’où est sortie la nature humide ; c’est par là que le corps est constitué dans le monde sensible, abreuvoir de la mort. — Tu as compris, dit-il ; mais pourquoi celui qui réfléchit sur lui-même marche-t-il vers Dieu, comme le dit la parole divine ? — Parce que, répondis-je, c’est de vie et de lumière qu’est constitué le père de toutes choses, de qui est né l’homme. — De bonnes paroles, dit-il ; le Dieu et le père de qui l’homme est né est la lumière et la vie. Si donc tu sais que tu es sorti de la