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HERMÈS TRISMÉGISTE.


vie et de la lumière et que tu en es formé, tu marcheras vers la vie. Telles furent les paroles de Poimandrès.

— Apprends-moi donc encore, lui dis-je, ô Intelligence, comment je puis entrer dans la vie. — Que l’homme en qui est l’intelligence, répondit mon Dieu, se connaisse lui-même. — Tous les hommes, dis-je, n’ont donc pas d’intelligence ? — De bonnes paroles, dit-il, pense à ce que tu dis. Moi, l’Intelligence, j’assiste les saints, les bons, les purs, les charitables, ceux qui vivent dans la piété. Ma puissance est pour eux un secours, et aussitôt ils connaissent toutes choses, et ils invoquent le père avec amour et lui adressent les actions de grâces, les bénédictions et les louanges qui lui sont dues, et avant même d’abandonner leur corps à la mort, ils détestent les sens dont ils connaissent les œuvres ; ou plutôt, moi, l’Intelligence, je ne laisserai pas s’accomplir les œuvres du corps ; comme un portier je fermerai la voie aux œuvres mauvaises et honteuses en écartant les désirs. Mais quant aux insensés, vicieux et méchants, envieux et avides, meurtriers et impies, je suis loin d’eux et je les livre au démon vengeur qui verse dans leurs sens un feu pénétrant, les pousse de plus en plus au mal pour aggraver leur châtiment, et sans trêve irrite leurs passions par d’insatiables désirs, les torture,