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LIVRE PREMIER.


invisible ennemi, et ravive en eux la flamme inextinguible.

— Tu m’as instruit de tout, dis-je, comme je le désirais, ô Intelligence ; mais éclaire-moi encore sur la manière dont se fait l’ascension. — D’abord, dit Poimandrès, la dissolution du corps matériel en livre les éléments aux métamorphoses ; la forme visible disparaît, le caractère, perdant sa force, est livré au démon, les sens retournent à leurs sources respectives et se confondent dans les énergies (du monde). Les passions et les désirs rentrent dans la nature irrationnelle ; ce qui reste s’élève ainsi à travers l’harmonie, abandonnant à la première zone la puissance de croître et de décroître ; à la seconde l’industrie du mal et la ruse (devenue) impuissante ; à la troisième l’illusion (désormais) impuissante des désirs ; à la quatrième la vanité du commandement qui ne peut plus être satisfaite ; à la cinquième l’arrogance impie et l’audace téméraire ; à la sixième l’attachement aux richesses, (maintenant) sans effet ; à la septième le mensonge insidieux. Et, dépouillé ainsi de toutes les œuvres de l’harmonie (du monde), il arrive dans la huitième zone, ne gardant que sa puissance propre, et chante avec les êtres des hymnes en l’honneur du père. Ceux qui sont là se réjouissent de sa présence, et devenu semblable à eux, il entend la voix mélo-