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Page:Herold - La Légende de Sainte Liberata, 1889.djvu/34

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Et le bourreau la cloue au gibet virginal ;
Elle darde ses yeux vers le ciel matinal,
Tandis que le jasmin de ses beaux pieds rougeoie.


Et le corps radieux saigne, et Liberata,
Pieuse, entend passer, en sa mourante joie.
Ta parole, ô divin martyr du Golgotha.


UNE VOIX.


O toi qui déchiras tes pieds dans les broussailles,
Qui flétris sous l’osier la splendeur de tes seins
Et qui donnas ton beau sourire aux assassins,
Voici l’aurore des mystiques fiançailles.


Tu chassas les orgueils et les désirs mauvais,
En ton rude mépris des voluptés charnelles ;
Ma chaste vision enmplissait tes prunelles.
Et c’est aux paradis sacrés que tu rêvais.


Ton âme rayonnait de l’éclat pur des lampes
Où brûlent les parfums de la rose et du miel ;
O fleur qui vas fleurir dans les jardins du ciel,
Je te mettrai le nimbe d’or autour des tempes.