Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/107

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aucun siège. « Nous n’avons ici, lui dirons-nous, que les sièges que nous occupons. » Nous ne lui donnerons ni à boire ni à manger. »

Ainsi résolurent-ils. Mais le Bienheureux ne s’était pas arrêté, et, plus il approchait, moins les cinq se trouvaient à l’aise sur leurs sièges. Ils se sentaient pris d’un grand désir de se lever. Que, sous une cage pleine d’oiseaux, on allume du feu, et les oiseaux ne chercheront qu’à s’envoler. Les cinq étaient pareils à des oiseaux tourmentés par le feu. Ils s’agitaient. Ils semblaient malades. Enfin, ils manquèrent à leur convention. Tous, à la fois, se levèrent ; ils coururent vers le Bienheureux, ils le saluèrent. L’un prit son vase à aumônes, l’autre son manteau ; on lui présenta un siège. On lui apporta de l’eau pour laver ses pieds. Et tous n’avaient qu’un cri :

« Sois le bienvenu, ami, sois le bienvenu et assieds-toi parmi nous. »

Quand le Bienheureux se fut assis et qu’il se fut lavé les pieds, il dit aux cinq ascètes :

« Ne me nommez pas ami, ô moines. Je suis le Saint, le Parfait, le suprême Bouddha. Ouvrez l’oreille, ô moines ; la voie est trouvée qui mène à la délivrance. Je vous montrerai la voie, je vous enseignerai la loi. Si vous m’écoutez, vous saurez la vérité sainte. »

Mais les cinq lui répondirent :