Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/108

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« Si tu n’as pu jadis, par tes pratiques austères, arriver à la science parfaite, comment l’atteindras-tu, maintenant que tu vis dans l’abondance ?

— Moines, reprit le Bienheureux, je ne vis pas dans l’abondance, je n’ai renoncé à nul des biens où j’aspirais. Je suis le Saint, le Parfait, le suprême Bouddha. Ouvrez l’oreille, ô moines ; la voie est trouvée qui mène à la délivrance. Je vous montrerai la voie, je vous enseignerai la loi. Si vous m’écoutez, vous saurez la vérité sainte. »

Il ajouta : « Reconnaissez-vous, moines, que jamais encore je ne vous ai parlé ainsi ?

— Nous le reconnaissons, Maître.

— Je vous le dis : je suis le Saint, le Parfait, le suprême Bouddha. Ouvrez l’oreille, ô moines ; la voie est trouvée qui mène à la délivrance. Écoutez-moi. »

Les cinq moines écoutèrent le Bienheureux, et il parla.

« Il y a deux extrêmes dont il faut que s’éloigne l’homme qui mène la vie de l’intelligence. Les uns s’adonnent aux plaisirs ; ils vivent parmi les fêtes et ne cherchent que la jouissance : ces êtres-là sont vils ; leur conduite est ignoble et vaine ; elle est indigne de qui veut arriver à l’intelligence. Les autres s’adonnent aux mortifications ; il n’est rien dont ils ne se privent ; leur conduite est triste et vaine ; elle est indigne de qui veut