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Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/157

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très vieux, tu le vois ; je suis impotent, et je n’ai chez moi personne qui m’aide à me lever et à me coucher ; je n’ai ni fils ni fille pour me veiller. Or, la femme que voici est jeune ; elle semble vigoureuse. Donne-la-moi pour servante ; elle me lèvera, elle me couchera, elle me veillera pendant mon sommeil. Donne-moi cette femme : tu feras une bonne action, une action sainte qu’on célébrera par toute la terre. » Viçvantara avait écouté les paroles du vieux brahmane ; il restait pensif. Il dit à Mâdrî : « Bien-aimée, tu as entendu le brahmane : que lui répondrais-tu ? » Elle dit : « Puisque tu as donné nos enfants, Jâlin, le plus aimé des aimés, et Krishnâjinâ, ma chérie, tu peux me donner aussi : je ne me plaindrai pas. » Viçvantara prit la main de Mâdrî et la mit dans la main du brahmane. Il ne pleurait pas ; nul remords ne le tourmentait. Le brahmane reçut la femme, il remercia le prince, et il dit : « Sois glorieux, Viçvantara, et puisses-tu devenir Bouddha ! » Il fit quelques pas pour s’en aller ; mais, tout à coup, il se retourna, il revint vers la hutte, et il dit : « J’irai dans un autre pays chercher une servante ; je te laisserai cette femme, pour qu’elle ne quitte point les Dieux de la montagne, ni les Déesses de la forêt, ni celle de la source ; et, désormais, tu ne la donneras à per-