peut-être. Le moins qui puisse m’arriver est d’étre en butte à la haine des Çâkyas. Je ne garderai pas les bijoux. » Il les pendit à un arbre, sur le bord du chemin. Et il pensa encore : « Ces princes donnent un noble exemple. Ils ont eu le courage de quitter leurs palais, et moi, qui ne suis rien, j’aurais la faiblesse de rester dans ma boutique ? Non. Je vais les suivre. Comme eux, je verrai le Bouddha, et puisse-t-il m’admettre parmi les moines ! »
Il suivit les princes. Il n’osait pas se joindre à eux. Mais Bhadrika, par hasard, vint à tourner la tête. Il aperçut Oupâli. Il l’appela.
« Pourquoi, barbier, as-tu dédaigné nos bijoux ? demanda-t-il.
— Comme vous, répondit le barbier ; je veux me faire moine.
— Marche donc avec nous », reprit Bhadrika. Mais Oupâli se tenait encore en arrière des princes. Anourouddha lui dit :
« Marche sur le même rang que nous, barbier. La vertu seule et l’ancienneté mettent quelque différence entre les moines. Il faudra même, quand nous serons en face du Bienheureux, que tu lui parles le premier, que tu lui demandes, le premier, à être admis parmi les moines. Les princes, en te cédant le pas, prouveront qu’ils ont dépouillé tout l’orgueil des Çâkyas. »
Ils continuèrent leur route. Et, tout à coup,