son repas un vase plein de riz. À la vue du Bouddha, elle se sentit toute joyeuse.
« C’est le Maître, pensait-elle, c’est le Bienheureux. Je le vois, je suis tout près de lui. Ah, quel saint plaisir j’aurais à lui faire une aumône ! Mais je n’ai rien à moi. »
Elle soupira. Ses regards tombèrent sur le vase de riz :
« Ce riz… Le repas de mon maître… Mon maître ne peut réduire en esclavage une esclave. Il peut me frapper : que m’importent les coups ? Il peut m’enchaîner : les chaînes me seront légères. Je donnerai le riz au Bienheureux. »
Elle fit ce qu’elle avait décidé. Le Bienheureux entra dans le parc de Jéta, et la jeune fille, les yeux pleins de sourires, alla trouver son maître.
« Et mon riz ? lui demanda-t-il, du plus loin qu’il l’aperçut.
— Je l’ai donné en aumône au Bouddha. Châtie-moi, si tu veux ; je n’aurai point de larmes, tant mon acte me rend joyeuse. »
L’homme ne punit pas la jeune fille. Il baissa la tête et il dit :
« Non, je ne te punirai pas. Je dors et tu veilles. Va : d’aujourd’hui, tu n’es plus esclave. »
La jeune fille salua l’homme.
« Si tu me le permets, dit-elle, j’irai dans le parc