Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/204

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de Jéta, et je solliciterai du Bienheureux la faveur d’être instruite dans la loi.

— Va, » dit l’homme.

Elle alla au parc de Jéta, elle écouta les leçons du Bouddha et elle devint une des plus saintes parmi les femmes de la communauté.

En même temps que la jeune esclave, Souprabhâ entendait l’enseignement du Bienheureux. Souprabhâ était la fille d’un des hommes les plus considérables de Çrâvastî. Elle était si belle qu’on ne pouvait la voir sans l’aimer, et tous les jeunes gens qui tenaient quelque rang dans la ville la voulaient pour femme. Son père se demandait souvent : « À qui la donnerai-je ? De tous ceux à qui je la refuserai je me ferai des ennemis. »

Et, de longues heures, il demeurait pensif.

Un jour, elle lui demanda :

« Père chéri, tu sembles soucieux. Pourquoi ?

— Ah, ma fille, répondit-il, c’est toi seule qui causes mes soucis. Combien sont-ils dans Çrâvastî, qui te veulent pour femme ?

— Tu crains de choisir parmi ceux qui m’aiment, dit Souprabhâ. Les malheureux ! Ils ne savent guère où vont mes pensées ! Sois sans inquiétude, mon père. Ordonne-leur de s’assembler, et, suivant l’ancienne coutume, j’irai parmi eux, et je désignerai celui qui sera mon époux.

— C’est bien, ma fille, j’agirai d’après ton désir. »