Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans l’arbre. Il aimait à se nourrir de chair humaine, et il tuait pour les dévorer ceux qui s’approchaient de lui. Il vit le roi, il se réjouit, et le malheureux dormeur allait être frappé quand un bruit favorable l’éveilla. Il comprit qu’on en voulait à ses jours ; il essaya de se lever ; mais le Dieu le prit à la gorge, et le maintint à terre. Alors, il se résigna à la prière.

« Seigneur, dit-il, épargne-moi ! À ton aspect terrible, je te présume un de ces Dieux qui mangent la chair des hommes. Daigne être bon pour moi. Tu n’auras pas à te repentir de ta pitié : je la reconnaîtrai par des dons magnifiques.

— Que m’importent les dons ? répondit Alavaka. C’est ta chair que je veux ; j’en rassasierai ma faim.

— Seigneur, reprit le roi, si tu me laisses revoir Atavî, je t’enverrai, chaque jour, un homme pour que tu le manges.

— Dès que tu seras dans ta demeure, tu oublieras cette parole.

— Ah, s’écria le roi, je n’oublie point les promesses que je fais. Si, d’ailleurs, je manque un seul jour à t’envoyer ta proie, tu n’auras qu’à venir dans mon palais, à me dire ton grief, et aussitôt, sans résistance, je te suivrai pour que tu me dévores. »

Le Dieu se laissa convaincre, et le roi regagna