Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/253

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« Que veut encore de moi la communauté, Ananda ? J’ai dit la doctrine, je l’ai enseignée ; il n’en est aucun point que je n’aie éclairé ! Celui qui pense : « Je veux régner sur la communauté, » celui-là peut faire connaître ses intentions touchant la communauté. Mais, Ananda, le Bienheureux n’a jamais pensé : « Je veux régner sur la communauté. » Pourquoi ferait-il connaître ses intentions ? Je suis vieux, Ananda, je suis blanc, je suis faible ; j’ai quatre-vingts ans, j’arrive au bout de mon chemin. Soyez, vous, votre propre flambeau, ne cherchez pas qui vous éclaire. Celui qui, après que j’aurai quitté ce monde, sera son propre flambeau, prouvera qu’il a pénétré tout le sens de mes paroles ; il sera mon vrai disciple, Ananda ; il connaîtra la droite manière de vivre. »

Il reprit sa route, et il arriva à Vaiçâlî. Il alla à travers la ville, de porte en porte, quêtant sa nourriture. Et, tout à coup, il vit Mâra qui s’était dressé devant lui.

« Voici l’heure, dit le Malin ; entre dans le nirvâna, ô Bienheureux.

— Non pas, répondit le Bouddha. Mieux que toi, Malin, je connais l’heure où il faudra que j’entre dans le nirvâna. Quelques mois encore, et l’heure sera venue. Trois mois encore, et le Bienheureux entrera dans le nirvâna. »

À ces paroles, la terre trembla, le tonnerre