et je tremble de tous mes membres, quand je le vois dans la méditation. »
Le roi, non plus que le serviteur, n’osait bouger ni parler. Mais des enfants passèrent, qui traînaient un petit chariot, et ils firent quelque bruit. Le serviteur leur dit, à demi-voix :
« Il ne faut pas faire de bruit.
— Pourquoi ? demandèrent les enfants.
— Voyez celui qui médite, au pied de cet arbre. C’est le prince Siddhârtha : l’ombre de l’arbre ne l’a point abandonné. Ne le troublez pas, enfants : ne voyez-vous pas qu’il a l’éclat du soleil ? »
Le prince pourtant s’éveilla de sa méditation. Il se leva, il marcha vers son père, il lui parla :
« Il faut cesser de labourer, mon père, il faut chercher les grandes vérités. »
Et il rentra dans Kapilavastou.
VII
Çouddhodana songeait sans cesse aux paroles d’Asita ; il ne voulait pas que s’éteignit sa race, et il se dit :
« Je ferai naître en mon fils le goût des plaisirs ; et peut-être aurai-je des petits-enfants nombreux, et qui seront prospères. »
Il fit donc venir le prince, et il lui parla ainsi :