Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/34

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Dandapâni dit alors :

« Seigneur, ton fils a grandi dans la mollesse ; il n’a guère quitté le palais ; il n’a jamais prouvé qu’il connaît les arts de l’esprit ni ceux du corps. Or, tu sais que les Çakyas ne donnent leurs filles qu’à des hommes adroits et forts, braves et savants. Comment donnerais-je ma fille à ton fils, qui jusqu’ici n’a témoigné de goût que pour l’indolence ? »

Ces paroles rendirent soucieux le roi Çouddhodana. Il voulut voir le prince. Siddhârtha accourut auprès de son père.

« Père, dit-il, tu me sembles tout triste. Qu’as-tu ? »

Mais le roi ne savait comment rapporter au prince les dures paroles de Dandapâni. Il se taisait. Le prince répéta :

« Père, tu me sembles tout triste. Qu’as-tu ?

— Ne m’interroge pas, répondit cette fois Çouddhodana.

— Père, tu es triste. Qu’as-tu ?

— Je ne veux plus qu’on me parle d’un pénible sujet.

— Explique-toi, père. Il est toujours utile de s’expliquer. »

Le roi se décida enfin à raconter l’entrevue qu’il avait eue avec Dandapâni. À la fin du récit, le prince se mit à rire.