« Seigneur, dit-il, que tes soucis s’apaisent. Crois-tu qu’il y ait, dans Kapilavastou, un seul homme qui puisse me vaincre, par la force ou par le savoir ? Réunis tous ceux qui sont illustres dans un art, quel qu’il soit ; ordonne-leur de se mesurer avec moi ; je montrerai ce que je puis. »
Le roi se rasséréna un peu, et il fit proclamer par la ville :
« Dans sept jours, le prince Siddhârtha se mesurera avec tous ceux qui sont habiles à un art, quel qu’il soit. »
Le moment venu, on vit entrer au palais tous ceux qui prétendaient à quelque habileté dans les arts ou dans les sciences. Dandapâni était là, et il promit de donner sa fille à celui, prince ou non, qui vaincrait tous les autres dans les luttes auxquelles on allait assister.
D’abord, un jeune homme, qui connaissait les régles de l’écriture, voulut défier le prince. Mais le sage Viçvâmitra sortit de la foule et dit :
« Jeune homme, une pareille lutte est inutile. Tu es déjà vaincu. Le prince était encore un enfant qu’on me l’amena : je devais lui apprendre l’écriture. Et il connaissait déjà soixante-quatre écritures ! Il connaissait des écritures dont j’ignorais jusqu’au nom ! »
Le témoignage de Viçvâmitra suffit pour assurer au prince la victoire dans l’art d’écrire.