des prunelles. Il s’amusait de leurs jeux, il était prisonnier de leurs grâces, et il ne songeait pas à quitter des demeures pleines de rires et de chansons. Il ignorait la vieillesse et la maladie ; il ignorait la mort.
Çouddhodana se réjouissait fort de la vie que menait son fils, mais, pour lui-même, il était très sévère. Il s’efforçait d’avoir l’âme sereine et pure de toute passion ; il s’abstenait de toute œuvre coupable, il prodiguait les dons aux êtres vertueux. Il ne se laissait point aller à la mollesse, ni aux plaisirs, il ne se laissait point brûler par le poison de l’avarice. Comme on soumet au joug des chevaux impétueux, il domptait les sens, et il l’emportait en sagesse sur ses parents et ses amis. Il ne cherchait pas le savoir pour nuire à autrui, il ne s’instruisait que dans les sciences qui peuvent servir à tous ; il ne voulait pas seulement le bien de son peuple, il désirait que partout les hommes fussent heureux. Il se purifiait le corps avec l’eau des étangs sacrés, et il se purifiait l’âme avec l’eau sainte de la vertu. Il ne prononçait pas de parole aimable, mais mensongère ; les vérités qu’il disait n’étaient jamais cruelles. Il s’efforçait d’être juste, et c’est par la droiture, non par la force, qu’il abattait l’orgueil de ses ennemis. Ceux qui avaient mérité la peine capitale, il ne les frappait pas, il ne les regardait